Miel BIO
Que représente le miel Bio en Belgique ?
Souvent des gens m’interpellent au sujet du miel BIO lors des marchés et foires où je me présente.
Qu’est-ce que c’est un miel BIO ?
Les abeilles sont-elle dressées pour aller sur les champs BIO ?
Quelles sont les contraintes ?
Quelles sont les garanties ?
Pourquoi si peu de miel BIO produit en Belgique ?
Pour certifier un miel BIO, un apiculteur a quelques contraintes …
La localisation
Le rucher doit être placé dans un milieu essentiellement BIO
(rayon de 3 km).
Vu la densité du territoir Belge, c’est une contraite très difficile à respecter. C’est sûrement celle là qui limite tellement la production de miel BIO en Belgique.
Mis à part quelques coins retirés dans les cantons de l’est, dans les ardennes, ou dans la région de Chimay, tout le territoire est couvert de cultures ou d’habitations. Alors qu’en France, il y a de nombreuses zones montagnardes sans culture, et donc correspondant à cette contrainte de BIO.
De plus l’interprétation du mot “essentiellement” diffère d’un pays à l’autre.
En France, ça équivaut à 51%, alors qu’en Belgique, ça équivaut à 99% !!!
Ça signifie qu’en Belgique, le territoir autour du rucher doit être à 99% bio, alors qu’en France, 51% suffisent.
Ce n’est pas vraiment équitable.
Pour ma part, plusieurs ruchers sont placés en transhumance (de manière temporaire), dans des zones isolées.
Le rucher de Grapefontaine est situé dans des prairies près de Neufchateau, loin des zones de culture intensive.
A La-Roche-En-Ardenne, les ruches sont placées de juin à août en zone forestière, donc loin des champs, dans des coupes à blanc.
Mes ruches sont aussi placées temporairement à Houthalen dans une réserve naturelle pour produire le miel de Bruyère.
Selon la législation Française, mon miel pourrait être qualifié de bio, mais en belgique, vu l’interprétation du “essentiellement” qui équivaut à 99%, ce n’est pas possible.
L’origine des cires
L’apiculteur doit utiliser des cires BIO.
Le marché de la cire est obscure. C’est un point sur lequel j’ai été attentif dès mon installation et c’est le premier gros investissement que j’ai fait : un gaufrier à cire afin d’être auto-suffisant et de n’utiliser que la cire de mes abeilles.
Nous fournissons aux abeilles des cadres de cire gaufrées pour qu’elles bâtissent de manière rapide et uniforme.
Ces cires gaufrées s’achètent en magasin sans qu’on n’en connaisse l’origine.
Elles peuvent contenir des pesticides, de la paraffine, des résidus de traitement …
En investissant dans un gaufrier, j’ai pu vivre en circuit fermé sans me fournir à l’extérieur.
Ce qui signifie que je sais ce qu’il y a dans mes cires puisque je ne traites pas aux antibiotiques (JAMAIS), ne rajoute pas de paraffine dans mes cires, et j’ai aussi travaillé pour d’autres apiculteurs qui souhaitent n’utiliser que leur propre cire.
La cire BIO que certains apiculteurs achètent à prix d’or sans en connaître l’origine précise et la contenance ne vaut pas la belle cire fabriquée par mes abeilles.
Les traitements.
En BIO, seuls les acides organiques sont autorisés pour la lutte contre le varroa.
Pour ma part je trouve les produits commerciaux tellement cher (et pour une efficacité si limitée) que je ne me sers plus que des acides organiques (acide oxalique). Cette matière, associée à un blocage de ponte pour avoir une période dans couvain permet aux abeilles de reprendre un peu le contrôle de leur ruche.
Nourrissement
Pendant longtemps, en BIO il était interdit de nourrir les abeilles avec autre chose que du miel.
Il parait que ça a changé dernièrement et que les apiculteurs qui doivent nourrir une colonie en urgence peuvent se servir de sucre BIO.
Quel est l’intérêt de prendre un miel local plutôt que BIO ?
Un miel local contient les pollens présents dans votre environnement direct en toute petite doses.
En consommant ce pollen dans le miel, votre organisme s’y habitue et ça réduit alors les réactions allergiques de l’organisme vis-à-vis des pollens.
Conclusion
Il est presque impossible de produire du miel bio en Belgique. Il n’y a que deux apiculteurs qui sont arrivés à en faire, et ils ont du trouver des ruchers très isolés pour pouvoir y parvenir.
J’ai décidé de ne pas perdre mon énergie pour accéder à ce label. Je préfère consacrer mon temps à veiller sur mes abeilles (ce qui est mon rôle). Je préfère passer du temps pour leur trouver en emplacement sûr et propre que de m’acharner à essayer d’accéder à un label qui n’a pas les mêmes règles selon le pays producteur.